4.27.2007

Madeleine proustienne (où l'auteur admet malgré lui que oui, hélas, la chair est faible)

Oui, j'imagine qu'il y a bien des sujets plus sérieux sur lesquels jaser : notre élection présidentielle, la déliquescence de la littérature française, que sais-je encore... Mais aujourd'hui je suis d'humeur mélancolique et fleur bleue, à mon grand dam! Donc pour renouer le contact avec la "blogosphère", je fais dans la régression la plus honteuse : j'entreprends de vous parler de mon goût pour une chanteuse gothique! Voilà où j'en suis, certes ça n'est pas bien brillant. Mais ce sera l'occasion pour toi, lecteur mâle et coquin, de te rincer l'oeil à peu de frais! Ne proteste pas, hypocrite faquin! je le sais bien qu'il n'y a pas meilleure méthode pour augmenter la fréquentation de son blog... *soupir*

Je me jette à l'eau sans plus tarder, affrontant la tête haute le ridicule qui m'attend comme le samouraï se lance sans frissoner sur la lame adverse : je crois que je suis amoureux de Cristina Scabbia, la chanteuse du groupe de métal gothique italien Lacuna Coil. Certains d'entre vous connaissaient peut-être déjà cette merveille milanaise, Lacuna Coil étant parait-il assez célèbre "dans les milieux autorisés", mais pour ma part, je ne l'ai découverte qu'il y a quelques jours, après l'avoir entendue chanter en duo avec l'excellente Anneke de The gathering. Il faut dire que depuis que j'ai cessé d'être un ado metalleux (bigre, c'était il y a 10 ans déjà! une loitaine époque où les gothiques acnéiques n'étaient encore qu'une espèce rare, et non l'inévitable faune éburnéenne - merci Beth - et alcoolisée squattant désormais tous les pubs de France et de Navarre), depuis que j'ai cessé d'être un ado boutonneux, donc, disais-je avant d'être brutalement interrompue par une parenthèse discourtoise, je me tiens assez loin de l'actualité du petit monde du métal. Bien sûr, cet engouement pour Cristina n'aurait pas été aussi misérable si d'aventure Lacuna Coil avait été un excellent groupe, mais je dois bien admettre, même si ça m'arrache la gueule, qu'il ne s'agit là que d'une sorte d'Evanescence transalpine. Autant dire quelque chose d'assez pitoyable. Objectivement pourtant, les capacités vocales de la demoiselle ne sont pas en cause, elle est plutôt douée, mais le chanteur masculin, Andrea Ferro, sous-James Hetfield à la sauce bolognaise, est une intolérable souffrance auditive! La composition musicale n'est qu'une soupe de métal convenue à l'extrême et il ne se dégage pas une once d'originalité de leurs morceaux. Oui mais voilà, Cristina est d'une beauté vénéneuse! Une beauté que je brûle d'ailleurs de vous faire partager sans plus attendre avant de continuer mes piteuses confidences. Lorsque Dame Nature façonne pareil chef d'oeuvre, il est de notre devoir de le célébrer!

Tout commentaire n'est-il pas vain?


Un rien lui sied...


Merci à toi, Jeremy, merci.


Même son psychanalyste n'en revient pas!


Cristina et sa bande de guignolos (guignolis?)


Petit cadeau pour les fétichistes du mollet (si, il y en a)

Ami lecteur, si tu n'as pas toi aussi succombé à ce regard de braise et cette moue tour à tour ironique et taquine, cette luxuriante crinière de jais (je préfère ne pas m'étendre sur le reste), je crois que nous n'avons plus rien à nous dire. Donc oui, il y a de quoi être obsédé, mais tout de même depuis que je l'ai vue une foule d'interrogations me pressent de toutes parts : est-il bien normal, à mon âge avancé, de partager les mêmes goûts qu'une bande de puceaux métalleux en rut? Doù provient cette irrésistible attraction face à laquelle toute vergogne paraît vaine? Pourquoi, ô mon Dieu! régressé-je, à la vue de cette troublante femelle, au stade pathétique de simple fanboy? Alors même que je pensais m'être débarassé de ce genre de troubles déviants il y a de ça quelques lustres! Mes bien chers frères, toutes ces questions font le carroussel dans ma boîte crânienne depuis des jours, et bien des hypothèses furent échaffaudées en vain par mon égo vacillant pour tenter d'enrayer le mal! Serait-ce du, autre régréssion, à nos communes racines italiennes? Une sorte d'atavique réflexe reproducteur? Certes, je reste rarement de marbre face au charme latin, mais là la mesure est nettement dépassée. Cela s'expliquerait-il par la stature "rock n roll star" de Cristina? Loin s'en faut, puisque comme je le disais plus haut la pathologie infériorisante du fan ne fait plus partie de mes maux. Fallait-il que je sois irrémédiablement atteint pour me mettre à écouter du Lacuna Coil, alors même que je suis capable de dire (pour combien de temps encore?) que le chant de mademoiselle Scabbia, pour honnête qu'il soit, est très loin de valoir celui de la divine Anneke van Giersbergen, dont la seule tare serait donc d'être moins belle?! Cruelle injustice...

Je cherchais donc, occupation bien futile, une explication à ce glam (intraduisible concept anglo-saxon qui ne peut être rendu, à l'extrême rigueur, que par le "ravissement" pris dans son sens étymologique) quand soudain, un cliché pas plus spécial qu'aucun autre à la vérité, me mit face à la réponse :

La photo par où survint la fulgurante révélation

Aussi impitoyablement véloce et chargée d'images que la madeleine détrempée de thé du regretté Marcel, la réponse me frappa, directement dans le secteur spongieux de la mémoire enfantine. "Bon sang mais c'est bien sûr!" m'écriais-je tout à trac. Cette tranquille audace, cette sensualité sombre et captieuse, ces lèvres délicatement ourlées, cette majestueuse arête nasale! C'était elle! "L'amoureuse" de mes dix ans! Celle qui fit naître en moi, avant toutes les autres, le trouble à l'égard du beau sexe. La première fille avec qui, en ces obscurs temps prépubères, je pus jouer au docteur! Autant dire il y a des éons, autant dire au temps des dinosaures... C'était donc ça : Cristina ressemble à s'y méprendre à mon premier amour. Il y a là de quoi cogiter encore un moment, sur le thème de l'oeuf et la poule : était-ce le même instinct inchangé m'ayant d'abord attaché à ma Prima Dona qui me ligotait désormais à Cristina? Ou bien inconsciemment prenais-je du plaisir à la vue de Cristina parce qu'elle appelait en moi des souvenirs heureux, d'enchanteurs échos, ceux des éblouissants jours perdus de mon enfance? De cette époque bénie où il suffisait, pour emballer une donzelle encore imprudente, de jouer bêtement à "trappe-trappe" avec elle et de lui offrir un poème moisi où "amour" rimait avec "toujours" (oui, j'ai toujours été un grand poète)? Alors ce ne serait que ça, de la pure nostalgie? Régression encore... Sont-ce donc mes instincts ou bien mes constructions mentales qui me rendent Cristina si chère, et moi plus vulnérable qu'un autre à son charme? Mes viscères ou mon cerveau? Mystère insoluble! Mais la question valait le coup d'être posée, non? Non? d'accord... Puisque tu te tamponnes royalement (et légitimement) le coquillard de mes états d'âme, cher lecteur, je m'en vais de ce pas récompenser ta persévérance et ta cordiale attention par une vidéo bonux : la reprise en live par Lacuna Coil d'Enjoy the silence.

Enjoy Cristina!

9 commentaires:

Captainpascal a dit…

Et mais c'est pas mal du tout !!!!
Sinon je ne supporte pas les filles qui se vernissent les orteils. C'est Jungien ou Freudien faudrait que je consulte.

Guard of Headlight a dit…

Atlantis, je partage totalement votre aversion.

"Enjoy the silence": un bon morceau, et aussi un bon conseil que le groupe de cette jolie demoiselle devrait suivre.

Marcel Serre-Dents a dit…

C'est exactement à ça que je pensais. "Enjoy the silence"... quelle ironie ! qui échappe sans doute au beuglard masculin, en effet insupportable.

La fille est bien plus sexy en mouvement qu'en photo. Logique.

TheNightWatch a dit…

Le choix du titre n'était pas innocent. :)

Effectivement, les orteils peinturlurés sont une hérésie. Ca a quelque chose de dégoûtant et grotesque, quelque part entre la pute et le clown... Mais enfin, nul n'est parfait, hein? Dites, Céline, vous ne vous adonnez pas à cette sale manie, par hasard? Sinon, vous n'ouvrez plus votre Harper & Collins? Parce que je n'enjoy pas du tout le silence de vos aventures lexicales...

Thanks not a dit…

Bon, on est amis depuis trop longtemps pour se cacher des choses, je peux donc te dire que je suis ravie que tu ne sois pas ce que tu écris et réciproquement comme dit le Hérisson.

vieux-cul a dit…

les hommes d'aujourd'hui : ils tombent amoureux de lesbiennes et sont malheureux.

vieux-cul a dit…

j'ai pleins de copines lesbiennes qui recoivent presque tous les jours des proposition de gars voulant être godé par elles, "et les homme deviendront femmes et les femmes deviendront hommes" le coran

vieux-cul a dit…

j'ai pleins de copines lesbiennes qui recoivent presque tous les jours des proposition de gars voulant être godé par elles, "et les homme deviendront femmes et les femmes deviendront hommes" le coran

vieux-cul a dit…

j'ai pleins de copines lesbiennes qui recoivent presque tous les jours des proposition de gars voulant être godé par elles, "et les homme deviendront femmes et les femmes deviendront hommes" le coran

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