D'après la notice qu'en donne la version anglaise de Wikipédia, il paraîtrait (sur ce site, même le conditionnel est à prendre avec des pincettes) que l'une des sources potentielles d'inspiration de l'inégalable Riders on the storm des Doors pourrait être, au moins pour l'intitulé, à chercher du côté d'un poème surréaliste français, "Les chevaliers de l'ouragan", que la notice attribue de manière hasardeuse à André Breton ou Aimé Césaire (?!). Renseignements pris, la pièce en question, parue en 1924 et recueillie deux ans plus tard dans Le mouvement perpétuel est en réalité d'Aragon et fleure bon l'écriture automatique.
Et si la comparaison de ces deux oeuvres ne s'avère pas très convaincante vis-à-vis de l'hypothèse de départ, le téléscopage que produit la collision du jeu hypnotique de Manzarek avec les vers boiteux d'Aragon n'en est pas moins curieux, et presque beau. Beau comme... la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie, bien sûr! Je vous laisse profiter sans plus tarder du phénomène.
Et si la comparaison de ces deux oeuvres ne s'avère pas très convaincante vis-à-vis de l'hypothèse de départ, le téléscopage que produit la collision du jeu hypnotique de Manzarek avec les vers boiteux d'Aragon n'en est pas moins curieux, et presque beau. Beau comme... la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie, bien sûr! Je vous laisse profiter sans plus tarder du phénomène.
Les Chevaliers de l'ouragan (1924) :
Les chevaliers de l’ouragan s’accrochent aux volets des boutiques
Ils renversent les boîtes à lait comme de simples mauviettes
Ils tournent autour des têtes
Ils vont nostalgiquement s’appuyer à la boule barbue des coiffeurs
Chevaliers de l’ouragan
Qu’avez-vous fait de vos gants?
Au hasard des quartiers qu’ils ébranlent
Ils montent entre les maisons
En haut en bas en haut en haut
Ils soupirent dans les soupentes
Ils soupirent aux soupiraux
Chevaliers de l’ouragan
Mais où mais où avez-vous mis vos gants?
L’un s’éloigne l’autre s’approche
Ils sont deux je le vois bien
L’un s’éloigne c’est saint Sébastien
L’autre s’approche c’est un païen
Chevaliers de l’ouragan
Comme vous êtes intrigants
Saint Sébastien arrache un peu ses flèches
Le païen les ramasse et les lèche
Saint Sébastien porte l’heure à son poignet
Trois heures dix
Chevaliers de l’ouragan
Où où où avez-vous mis vos gants?
Hou hou dans les cheminées
Trois heures onze à présent
Il n’y a plus de métro depuis longtemps
Qu’allez-vous chercher dans les caves?
Chevaliers de l’ouragan
Auriez-vous perdu vos gants?
Ici j’ai mis ma cravate
Me répond saint Sébastien
Le païen le païen ne dit rien
Il a l’air d’avoir égaré sa cravate ma parole
Chevaliers de l’ouragan
À l’égout s’en vont les gants
L’un regarde le présent
L’autre a des souvenirs dans les oreilles
L’un s’envoie et l’autre meurt
La nuit s’ouvre et montre ses jambes
Chevaliers de l’ouragan
Chevaliers extravagants
5 commentaires:
Full Moon's raging over my head tonight. Heart's askin' : am I gonna die? Beats like a rain of stones. Only tears aswering.
D'où vient donc cet air mélancolique? L'influence de la lune sur la marée?
La nostalgie à l'oeuvre chez le païen. Quelque vide insolite, insoluble... Insoutenable et pourtant quasi nécessaire, peut-on écrire sans la nostalgie de Dieu?
Le propre de Dieu, c'est son absence, lui qui n'est pas le "prince de ce monde", mais de l'autre. Alors oui, sans doute ne peut-il féconder les "païens" que par le manque qu'il inspire.
Void's not enought for me. Lacks miracles our days... Give me only the flesh and bones shadow of an old dream and I guess I could deal whith it. ;)
Signed : symbol eater
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