3.26.2007

Grosse flemme (où l'auteur inaugure courageusement une nouvelle rubrique)

Ah oui, vraiment là, lundi oblige j'ai pas du tout envie de faire fonctionner mes petites cellules grises pour pondre quoi que ce soit! Je vais donc me contenter de jouer les passeurs, faisant fi de toutes les lois sur le copyright (wesh, chuis un outlaw!), et ouvrir cette rubrique de citations avec quelles pensées définitives du Maître Anarque, le grand Ernst Jünger.




- sur la peur qu'inspire la lucidité : "La vision anticipée de la catastrophe est plus effrayante que les terreurs réelles du monde en feu. Cette audace n'est donnée qu'aux esprits les plus hardis, les plus robustes, ceux qui sont à la mesure des dimensions de l'événement, sinon de son poids. Succomber de la sorte, tel fut le destin de Nietzsche, qu'il est de bon ton, aujourd'hui, de lapider. Le tremblement de terre passé, on s'en prend aux sismographes. On ne peut pourtant pas faire expier les typhons aux baromètres, si l'on tient à se distinguer des primitifs."
Jardins et routes, 1939-1940.

- sur les "artistes engagés" : "Les borgnes se présentent de prime abord en leur qualité de demi-hommes. Sont "de droite" ou "de gauche". Et sondent aussi leurs partenaires, pour savoir s'il est de la même demi-humanité qu'eux : c'est alors seulement qu'ils se sentent bien en sa compagnie. Quant à l'oeuvre d'art, ils n'en perçoivent pas l'ensemble, mais les défauts, se font connaître non en tant qu'individus, mais en tant que cliques vouées aux acclamations réciproques. Quand le système change, aiment à se recommander au nouveau maître en qualité de sycophantes ou de laquais. Faibles, quant à l'art, mais forts quant aux magouilles à prétexte esthétique."
L'auteur et l'écriture.

- sur les différents nihilismes : "En voyant certains extrémistes, on a l'impression qu'ils sont étrangers aux réalités, quelles qu'elles soient - et, bien entendu, en première ligne, à celle du père. Si leurs idées avaient fait fureur trente ans plus tôt, les pères eussent déjà été liquidés, en sacrifice à ces idées, et, par conséquent, leurs fils n'existeraient pas - c'est de ce soupçon que provient le sentiment, en de telles rencontres, de parler à des zéros."
L'auteur et l'écriture, toujours.

- sur les censeurs moralistes et autres chercheurs de poux idéologiques* : "On les voit chercher l'inhumain, avec des lanternes. Ce qui les éclaire, c'est la phosphorescence de leur nature caïnite."
Idem.

Ce sera tout pour aujourd'hui, mais c'est déjà bien assez : "Food for thoughts", comme on dit là-bas.

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* : Comme le ridicule universitaire Michel Vanoosthuyse, minable procureur d'un procès en fascisme contre le plus libre des écrivains et qui n'est au fond rien d'autre qu'un pitre de plus à n'avoir rien compris à la pensée de Jünger. A croire qu'on offre des chaires même aux plus profonds déficients mentaux, dans l'université française!

4 commentaires:

Captainpascal a dit…

"Même si la fin du monde est pour demain, je planterai un arbre dans mon jardin."
E. Jünger

TheNightWatch a dit…

D'où est tiré ce bel aphorisme que je ne connaissais pas?

Captainpascal a dit…

Je dois avouer que je n'en ai aucune idée mais c'est de lui, c'est certain. Je l'ai mis en post-face du dernier chapitre de mon deuxième roman, Arcadia.

TheNightWatch a dit…

Voilà qui me fait une bonne raison de plus de lire votre livre! C'est ce qui s'appelle savoir se vendre. ;)

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